RANDONNEE du 7 janvier 2007

Randonnée de la galette givrée et du vin chaud

Commençons bien l’année 2007 en renouant avec la tradition ancestrale et turmellienne (adjectif qui n’existe pas, inventé à partir du nom des fondateurs des amis randonneurs) : « L’hiver, en rando, On boit du vin chaud ».

Une fois cet axiome posé (axiome : « proposition indémontrable parce qu’évidente et admise comme point de départ d’un raisonnement), chacun peut alors se demander pourquoi une galette et pourquoi givrée ?

En effet, la galette ne fait pas partie des us et coutumes de l’ami(e) randonneur(euse) ! Mais cette année, coïncidence heureuse du calendrier, l’Epiphanie (qui vient du grec « épi » et du provençal Fanny et qui signifie : « Fanny, t’es mal coiffée, t’as encore un épi dans les cheveux ») tombe un dimanche : nous en profiterons pour partager la galette à la pause : le vin chaud aidant, nos yeux émerveillés apercevront peut-être les rois mages, Gaspard, Melchior et Balthazar transportant l’or, l’encens et la myrrhe.

Prudent, mais pas téméraire, l’ami(e) randonneur(euse) ! Voyant que la pluie avait redoublé et que l’aiguille du baromètre se fixait sur « l’exécrable », il (elle) changea vite de destination, et à la place de la gadoue de Sarcy, il (elle) préféra, en ce premier dimanche de l’Après (c'est-à-dire l’opposé du premier dimanche de l’Avant) se diriger vers les sols sablonneux de Chenay et de Chalons sur Vesle. Pour conjurer le sort et lui porter bonheur toute l’année, il (elle) passa même sous le gui (non, pas le randonneur mais la plante hémiparasite, c'est-à-dire chlorophyllienne, dépourvue de racines et qui pousse sur une autre plante à partir de laquelle elle puise eau et sels minéraux) que l’on rencontre sur différents arbres et arbrisseaux, peupliers, tilleuls, aubépines etc… et qui porterait bonheur.

Il grimpa ensuite d’un pas alerte la dure pente de la sablière, se remémorant avec émotion l’époque –déjà si lointaine- où il venait se rouler dans le sable. Personne ne lui dit qu’il (elle) foulait une Zone Naturelle d’Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique (ZNIEFF), qui regroupe les pelouses et pinèdes entre Châlons sur Vesle et Merfy. Tout cela s’est formé au tertiaire, au thanétien, pour être encore plus précis ; on y trouve (si on les cherche !) des plantes protégées comme le silène à oreillettes et la corynéphore blanchâtre (rares en France). Et je ne vous parle pas de l’armoise champêtre, de la laîche des sables, et de la véronique couchée pour laquelle j’ai une tendresse particulière.

A la pause, on tira les rois et ce furent 3 randonneurs qui croquèrent la fève et reçurent la couronne. Aucun ne la posa sur la tête d’une reine, tant il est difficile d’en choisir une, alors que vous l’êtes toutes, les autres jours de l’année.

Aucun incident à signaler sinon la perte, pendant quelques minutes, qui parurent des secondes, d’un membre éminent et retraité de l’Education Nationale qui, à la traîne du groupe, s’est trompé de chemin. Heureusement notre ex-hussarde noire de la République a rencontré de terrifiants chasseurs qui l’ont obligé à rebrousser chemin jusqu’à ce qu’elle croise Yann, parti à sa recherche.

Voilà une belle occasion pour rappeler quelques règles élémentaires de sécurité.

1 – Monique et Marie-France ont la charge annuelle, reconductible par tacite reconduction, de compter le nombre de randonneurs au départ, pendant et à l’arrivée de la randonnée.

2 – On ne quitte pas le groupe sans en avoir prévenu le responsable.

3 – Si on quitte le groupe quelques instants (besoin impérieux dicté par l’exigeante nature), on prévient le randonneur de son choix, qui ralentissant le pas fera attention de ne pas perdre le groupe des yeux, et demandera si nécessaire qu’il s’arrête.

4 – Si vous étiez perdu(e), surtout ne pas paniquer ! La randonnée ne se déroule pas dans un milieu hostile, infesté de crocodiles et de mouches tsé-tsé. Restez à l’endroit où vous avez quitté le groupe. Ayez toujours dans votre sac à dos, un sifflet dont vous vous servirez par intermittence (c’est moins fatiguant et plus efficace que de crier). Si vous avez un téléphone portable, appelez un membre du groupe. Attendez que l’on vienne vous chercher.