RANDONNEE du 8 janvier 2006

Au pays natal d'UDERZO
(Reconnue le 11 novembre 2005 par Lucile, Sylvie et Philippe)

Petite commune de 167 habitants, Saint-Gilles, située sur une hauteur, est un ancien site néolithique occupé par les gallo-romains, puis les mérovingiens. Nous longerons un mur ancien, qui était probablement celui de l'ancien Prieuré pour atteindre la place de l'ancien Prieuré, où se trouve la mairie et l'école, dont la cloche ne sonne malheureusement plus.

A une trentaine de mètres, après être passé devant une bâtisse délabrée qui devait probablement être un lavoir, nous apercevrons le clocher d'une église romane. La vallée de l'Ardre était un endroit de prédilection pour la construction des églises romanes. En sortant de Saint-Gilles, faites attention à jeter un œil sur votre droite, à la cascade de l'Ardre.

Cette vallée est également un endroit de prédilection pour l'extraction du calcaire qui a servi à la construction de nombreux bâtiments prestigieux dont la cathédrale de Reims. En champagne, et notamment dans les vallées de l'Ardre et de la Vesle, les sédiments de l'ère tertiaire se sont progressivement transformés en une roche calcaire de qualité, fortement concurrencée à partir du 19ème siècle par l'intervention du ciment de Portland. Les anciens sites d'exploitation sont nombreux (Romain, Magneux, Vendeuil ou Villette).

Il ne restait plus en activité que la carrière Saint-Julien à Courville, une partie du gisement étant à ciel ouvert, la majorité de l'exploitation étant réalisée en souterrain, les contraintes de sécurité rendant l'exploitation des galeries très difficile.

Début 2005, l'exploitation de la pierre de Courville s'est arrêtée, ce qui explique que les bâtiments de la société " Carrières et Scierie de l'Ardre " semblent désormais abandonnés. 20 mètres après ces bâtiments, nous emprunterons un chemin herbeux et nous tournerons à gauche après avoir rencontré une cabane de chantier.

La traversée de la route départementale 386 est dangereuse, car la visibilité est réduite : soyez particulièrement vigilants. Commence ensuite une montée régulière de 2 kms, qui nous permettra de dominer le " Fond du grand Viéreux ", avant de tourner à gauche au carrefour des quatre chemins : nous sommes en plein champ : pensez à bien vous couvrir si la température est basse et si le vent souffle.

On laissera sur notre droite le village de Villette (où, peut-être quelqu'un y tranche le lard, ainsi que le chante Jacques Dutronc : " A la Villette, on tranche le lard, il est 5 heures "…), pour plonger sur Fismes.

Combien de fois êtes vous passé en voiture dans Fismes en vous disant qu'il n'y a rien à voir, qu'à circuler. En voiture c'est exact, à pied on voit les choses différemment. Nous contournerons l'église Saint-Macre, datant du 12ème siècle, pour longer les promenades où nous remarquerons les remparts, un élégant kiosque à musique et le fronton de l'école publique reconstruite en 1920.

L'Hôtel de Ville a été construit à la place de la maison où les Rois de France, venant de la capitale, passaient leur quatrième nuitée avant leur sacre à Reims. Une plaque rappelle le passage de Napoléon 1er dans la Ville en 1814 alors qu'il poursuivait le maréchal prussien Blücher ; ce même militaire qui a Waterloo, aux cotés du Duc de Wellington, mena l'attaque contre l'aile droite de l'armée française :

" Le soir tombait ; la lutte était ardente et noire.
Il avait l'offensive et presque la victoire ;
Il tenait Wellington acculé sur un bois.
Sa lunette à la main, il observait parfois
Le centre du combat, point obscur où tressaille
La mêlée, effroyable et vivante broussaille,
Et parfois l'horizon, sombre comme la mer.
Soudain, joyeux, il dit : " Grouchy ". C'était Blücher
L'espoir changea de camp, le combat changea d'âme (…)

Victor Hugo " L'expiation " Les " châtiments " 1853.

Il n'y a pas encore de plaque pour commémorer la naissance du plus célèbre enfant du pays, mais vous pourriez revenir à Fismes pour voir la maison natale du dessinateur et scénariste de bande dessinée Albert UDERZO né le 25 avril 1927, dernier enfant d'une famille d'émigrés italiens. Il est le co-auteur avec René Goscinny de la célèbre bande dessinée Astérix. Vous pouvez tester vos connaissances en BD en remplissant les 2 questionnaires trouvés sur le site www.asterix.com/33/dpedago.pdf " Elève Astérix, au tableau ".

Celui qui trouve toutes les bonnes réponses gagne une randonnée gratuite !

Vous pourriez également revenir à Fismes pour visiter le Musée de la Porcelaine de Fismes, beaucoup moins connue que la porcelaine du Bois d'Epenses aux Islettes.

Au milieu du 19ème siècle (second empire) deux anglais Georges Vernon, père et fils, fabricant de faïence à Longny viennent s'installer à Fismes et créent une fabrique.

Ces faïences sont reconnaissables aux marques ci-dessous, caractérisées par une ancre et 3 lettres VP et F (Vernon Père et Fils).

Les décors représentés sont essentiellement des fleurs : roses, églantines, pensées etc….

Regardez dans vos greniers, peut-être découvrirez vous quelques pièces qui intéresseraient des collectionneurs.

Vous quitterez Fismes à regret en empruntant jusqu'à Saint-Gilles l'ancienne voie du CBR (Chemin de fer de la Banlieue de Reims), celle qui passait à Bezannes et que nous avons déjà suivi à de nombreuses reprises, dans la randonnée des dernier trappeurs ou dans celle de la vallée de l'Ardre. Retour à Saint-Gilles. Cette randonnée d'une dizaine de kilomètres et d'un dénivelé modéré (115 mètres de 61 mètres à 176 mètres d'altitude) doit vous permettre de vous aérer le corps et l'esprit après la période des fêtes de fin d'année.