RANDONNEE du Dimanche 6 Novembre 2005

VAILLY-SUR-AISNE : Randonnée des creuttes et des noyers
(Reconnue par Sylvie et Philippe le 24 septembre)

On arrive à Vailly par le pont qui enjambe l'Aisne ; Vailly-sur-Aisne est certes une commune de 2 119 habitants qui " jouit de points de vue remarquables sur la rivière et son canal. C'est un haut lieu de la pêche à la ligne ". Mais en octobre 1914, ce fut le lieu d'une bataille sanglante entre les troupes françaises et allemandes, ces dernières entrant dans Vailly le 30 octobre 1914. Un jeune soldat décrivait les horreurs de la bataille le 31 octobre 1914 dans une lettre adressée à ses parents : " presque tout mon régiment a été tué… après une journée terrible de combat, les allemands ont repris Vailly après une défense héroïque de la brigade : on se battait dans les rues à l'arme blanche et sous les obus allemands qui continuaient à tirer sur le pays et sur le pont… Il y avait hier sur 2 à 3 mètres de morts sur le pont ".

L'église de Vailly a été reconstruite après la première guerre mondiale, ne conservant que sa façade du XIIème siècle très ornée. A son pied, se tient chaque dimanche matin, un marché local certains d'entre nous commenceront la randonnée par le visiter pendant que d'autres partiront pour un périple plus long.

Nous tenterons en effet ce dimanche une expérience : scinder le groupe de randonneurs en 2 pour la première partie du parcours.

Le premier groupe, sous la férule de Sylvie, flânera sur le marché local avant d'entreprendre un parcours sans difficulté insurmontable d'une dizaine de kilomètres. Le second groupe, amicalement accompagné par Philippe, partira d'un bon pas sur un parcours identique, mais agrémenté d'une variante qui portera la longueur du parcours à 13,5 kms. Les deux groupes se réuniront à la pause et termineront ensemble l'itinéraire. A chacun de choisir le sien !

A quelques centaines de mètres du point de départ de la randonnée, vous remarquerez sur votre gauche un carré de vigne : en septembre, les grappes étaient belles, l'exposition au soleil excellente et le terrain propice à une belle vendange. Mais le raisin des vallées de l'Aisne et de la Vesle n'a pas le droit de produire de champagne, malgré plus de 70 ans de recours judiciaires et de procédures. 35 communes situées entre Braine et Vailly avaient le droit au début du XXème siècle à l'appellation champagne, qu'elles perdirent du fait de la mise en œuvre d'une loi de 1927. Une association regroupant des vignerons de 35 communes a introduit pas moins de cinq recours devant le juge administratif pour l'attribution de l'Appellation d'Origine Contrôlée.

Affaire à suivre pour les amateurs du pétillant nectar… et les spéculateurs immobiliers, car un hectare de vigne ne s'achète pas le prix d'un hectare de champs ou de bois !

Chacun pourra observer des maisons traditionnelles du Soissonnais agrémentées de pignons à redents appelés plus souvent " pignons à pas de moineaux ". Jusqu'au milieu du XIXème siècle, on parlait de créneaux. L'origine de la technique est incertaine : élément décoratif pour les uns, facilité pour grimper quand il faut réparer le toit pour les autres ou protection des toits de chaume contre les coups de vent ? De nombreuses explications ont été avancées mais aucune n'a été, actuellement prouvée.

L'essentiel de la randonnée se déroule dans les bois et dans les champs : vous observerez le long des chemins le nombre important de noyers : si nous avions pu faire cette randonnée en octobre, chacun aurait pu remplir son sac de noix, mais les chasseurs, qui effectuaient une battue ce jour-là en ont décidé autrement : rien ne vous empêche de revenir faire cette randonnée l'année prochaine en septembre octobre.

Nous verrons aussi quelques creuttes, grottes creusées dans le massif calcaire. Les plus importantes d'entre elles ont servi d'abri aux soldats pendant toute la première guerre mondiale. La plus célèbre est la creutte du Dragon. Une creutte peut aussi s'appeler dans le canton de Vailly, une " bove " du latin " bova " c'est-à-dire " souterrain en forme de boyau ". Les boves servaient d'abri et depuis le néolithique et jusqu'à l'époque gauloise.

Si la ballade vous a donné faim, arrêtez-vous au restaurant le Belle Porte pour au moins trois raisons :

1 - Historique :
En 1814, Vailly souffrit de l'invasion des cosaques qui y incendièrent près de 100 maisons : une plaque à l'entrée de " la Belle Porte " rapporte ces faits.

2 - Gastronomique :
Le chef Jean-Marc Le Guennec est un grand cuisinier réputé.

3 - Sympathique :
Son restaurant est un centre d'aide par le travail : les ¾ des employés sont des handicapés adultes.