RANDONNEE du Samedi 14 Mai 2005

" RANDO-BUS " à Bruges

Samedi 14 mai, dès potron-minet, les 57 amis randonneurs grimpaient souplement (enfin…, pour la plupart d'entre eux), les quelques marches qui les conduisaient au second niveau du car grand tourisme qui les emmenait à Bruges.

La pluie était tombée un bonne partie de la nuit et il était probable que les averses allaient durer toute la journée : chacun y allait de ses prévisions météo et tous, sauf André, prédisaient un temps de chien (au pied, Milou !).

Qu'importe s'il devait faire mauvais : nos pèlerins, qu'à l'évidence la pluie du matin n'arrêtait pas se rabattraient sur les chocolats, les moules-frites ou la bière, toutes ces spécialités dont personne ne voulait se faire tintin (et milou, bien entendu).

Le chauffeur de car glissait dans son lecteur une cassette auto-reverse qui contenait uniquement les plus grands succès de Mike Brant (ce qui eut le don d'irriter les fans de Tino Rossi et de Lory réunis pour une fois dans une même " négative attitude "), et nous pouvions partir vers le plat pays pour un voyage agrémenté par une pause-café avec de délicieux croissants de chez Jean-Loup ainsi que par les aléas de l'itinéraire qui nous permirent de franchir, en trois quarts d'heure, trois fois (et non une fois… comme prévu) la frontière franco-belge.

Arrivé au " t "zand, la place où se tient chaque samedi le marché, nous commencions la ballade le long de l'un de la cinquantaine de canaux dont la ville est sillonnée, pour arriver sur la place de Marché (" le Markt " en flamand) lieu de rendez-vous permanent du groupe, tout au long de cette journée.

Nous poursuivons en prenant la quai du Dijver où se tient un marché de brocante (spécialité de cuivres) dont les prix firent fuir même les plus argentés des randonneurs bezannais. Arrivés un peu à l'avance à l'embarcadère, nous découvrons un aspect ignoré du sexisme belge : alors que les vespasiennes (NDLR : vespasienne ne vient pas de l'italien Vespa, constructeur de scooters bien connu, absorbé par Piaggio, mais de Flavius Vespasianus, empereur romain né en 9 et mort en 79 à qui l'on attribué -à tort- l'établissement d'urinoirs publics à Rome. En réalité Vespasien a institué un impôt sur la collecte de l'urine, que les foulons utilisaient comme source d'ammoniac : retenez donc par cœur cette délicate anecdote authentique, placez-là à bonne escient dans les dîners en ville et vous redeviendrez les rois de la fête, qui nous n'avez jamais cessé d'être) les vespasiennes, disais-je ci-dessus, pour hommes étaient gratuites, les toilettes pour femmes coûtaient 20 centimes d'euros. Français, Françaises, Belges, Belges, luttons pour obtenir une gratuité TOTALE, et nous ne viendrons plus chez vous par hasard !

Classique le tour en bateau sur les canaux brugeois mais toujours aussi joli et pittoresque !

Après avoir soupiré près du béguinage construit au .XIIIème siècle qui n'accueille plus de béguines depuis 1930 mais des bénédictines, après avoir baissé la tête pour passer sous le plus vieux pont de Bruges (Meebrug et Peerdenbrug), nous admirons le lieu le plus photographié de Bruges, le Rozenhoedkaai (le quai du Rosaire), une des rares maisons de bois restante, telle qu'elle devait être lorsque la ville de Bruges et son port étaient à son apogée (XVè et XVIè siècle) ou l'une des nombreuses maison-Dieu, De Pelikaan, le pélican sculpté en bas relief au-dessus de la porte étant censé porter chance. La ballade est agréable : les commentaires ad'hoc du capitaine du bateau sont quelquefois peu audibles, et auraient probablement nécessité l'utilisation du cornet acoustique du professeur Tournesol.

Débarqués, les randonneurs partent pique-niquer dans l'Astridpark, où ils eurent le plaisir d'assister à un combat de canard (c'est mauvais " cygne "), à la fuite éperdue d'une randonneuse (dont nous tairons le prénom par compassion) devant un volatile pourtant avenant, et au geste maladroit de Jean-Claude heurtant, dans un geste aussi stupide qu'involontaire sa Bianca Castafiore, qui est aussi notre bien-aimée chef de chœur : il eut droit à quelques éclats de voix.

Retour vers le Markt, en passant, à la demande insistante de Laurent, par l'odorant marché aux poissons, le Vismarkt, pour arriver par la Blinde ezelstraat (la rue de l'âne aveugle) sur la place du Bourg (Burg), où se trouvent la Basilique du Saint-Sang, l'Hôtel de Ville, l'ancien Greffe Civil.

Nous poursuivons vers la place du Mark pour monter les 366 marches du beffroi. Certains randonneurs auraient pu y laisser leur souffle. Heureusement, la montée des escaliers de plus en plus étroits jusqu'à ne laisser passer qu'une seule personne, est entre-coupée par des étages. Au premier on découvre la trésorerie et les coffres à 7 serrures, enfermés par des doubles grilles en fer forgé.

Au deuxième étage apparaît une cloche de plus de 6 tonnes : le gros bourdon. Au troisième se situe la chambre des machines, où sont installés le mécanisme de l'horloge (1748, A. De Hondt) et le tambour de cuivre (9 tonnes) du jeu mécanique du carillon. Tout en haut, une plate forme, grillagée par sécurité, en plein vent permet une vue panoramique sur Bruges.

Au pied du beffroi, le groupe du randonneur se sépare, certains pour courir (en vain….), les boutiques, d'autres pour visiter le Musée du chocolat, d'autres pour écouter sur le burg, un concert donné par l'harmonie de Bruges. Seront-ils invités à la prochaine fête du cuivre ? D'autres enfin s'éloignent de la foule et vont flâner, loin de la zone touristique vers des rues et des canaux moins fréquentés. Ces groupes se rencontrent, se font et se défont. Certains cherchent l'une de deux fabriques de bière : ils ne trouvèrent jamais la brasserie DE GOUDENBOOM, fournisseur de la Blanche de Bruges et de la Triple : ils en furent tous marris. D'autres trouvèrent (facile, c'était près du béguinage et d'une magnifique Maison-Dieu) la brasserie DE HALVE MAAN, qui fabrique la " Straffe Hendrik ", boisson locale de haute fermentation à base de houblon, de malt et de levure spéciale -Wunderbär, comme disent les allemands, car j'ignore comment dire merveilleux en flamand. Avec une frite belge dégustée dans une " Frituur ", le repas n'est pas équilibré, mais typique et pas cher. André avait raison : pas une goutte de pluie n'est tombée pendant toute la journée : le vent s'est levé et le groupe de randonneurs repart vers le car, fourbu (certains s'endormiront dès l'arrivée sur l'autoroute) et ravis de cette randonnée urbaine et flamande dans une ville presque moyenâgeuse.
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