RANDONNEE DU 7 Novembre 2004 Rando-patrimoine
dans la ville haute de LAON |
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Avant d'être le plus grand secteur sauvegardé de France (80 monuments historiques - 8 kms de remparts parsemés de 17 portes et poternes ainsi que de 46 tours de flanquements), Laon est une curiosité géologique de 80 mètres de hauteur qui domine la plaine axonaise. La butte témoin de Laon est le témoin de la longue histoire géologique du plateau d'Ile de France : durant 20 millions d'années pendant la première moitié de l'ère tertiaire, mer, golfes et lagunes couvraient la région. D'importants dépôts entraînèrent l'accumulation et la superposition de matériaux sédimentaires. Puis à la fin du paléogène (entre - 65 et - 23,5 millions d'années, durant l'ère tertiaire), la mer se retira définitivement du Bassin Parisien. Ces dépôts compactés ont résisté avec plus ou moins de vigueur aux grandes glaciations et à l'érosion. La montagne de Laon est ce qui reste d'une " cuesta ", une butte de sable et de roches posée sur une plaine de craie. La butte de Laon est sillonnée de petits chemins, appelés les " grimpettes " qui permettent d'accéder à la ville haute. Nous prendrons l'une d'elle, la ruelle aux loups, qui se poursuit par la rue Million de Martigny. Sans échauffement, la montée est rude : chacun devra donc, comme disent les coureurs du Tour de France, " monter à sa main", ou monter en voiture. Nous aborderons la ville haute par la rue du Père Jésuite, explorateur, MARQUETTE (1637-1675) qui avec l'aide d'un trappeur québécois Louis Jolliet explora le Mississipi en 1673. Nous laisserons sur notre droite, après la maison des associations, la porte médiévale des Chenizelles, sous laquelle nous passerons à la fin de la randonnée, pour retrouver place de l'Hôtel de ville les amis randonneurs qui auront préférer accéder directement à la Ville Haute. En 1831, le palais royal médiéval de Louis VII le jeune et le donjon de Philipe Auguste furent détruits pour construire l'actuel hôtel de ville à sa place, ce qui fit écrire à Victor Hugo : " Tout est beau à Laon, mais je n'ai jamais rencontré de conseil municipal aussi bête ". Il reste, bien qu'elle ait été transformée en mairie annexe, une église du XVIIè siècle, fréquenté par des bourgeois qui portaient selon la mode à l'époque des vêtements de velours, d'où son appellation " église Saint-Rémy aux Velours ".
Nous poursuivrons par la rue du maréchal Serurier né à Laon en 1742 et
mort à Paris en 1819. Après l'impasse Serurier, nous regarderons à droite
une jolie maison avec un vieux puits. Sur la gauche s'élève la porte de
l'ancien hôtel de ville, construite en 1736. Les ferrailles, situées sous
le porche, de diverses formes servaient à étalonner les marchandises qui
rentraient dans la ville. Au 17 de la rue Serurier se dresse un joli hôtel
particulier. Nous prenons la rue du Change et pénétrons dans l'ancienne
hostellerie du Dauphin magnifiquement restaurée : la tradition raconte
qu'en 1638, Louis XIII et Anne d'Autriche conçurent Louis XIV en revenant
d'un pèlerinage à Notre Dame de Liesse, où ils avaient prié pour qu'un
héritier leur soit donné. Nous revenons de nouveau rue Serurier pour prendre à droite la rue Pierre Abélard, théologien et philosophe français, qui épousa secrètement sont élève Héloïse. Sur ordre du chanoine Fulbert, oncle d'Héloïse, Abélard fut émasculé : il ne resta plus aux amoureux que la possibilité d'échanger une abondante correspondance. La rue Abélard nous mène à la cathédrale, chef d'œuvre des premiers temps de l'art gothique : sa construction commence en 1155 dura moins de cinquante ans. A l'origine, la cathédrale qui culmine à 75 mètres, devait compter 7 tours : 5 tours furent construites dont une surmontée d'un clocher rasé à la Révolution. L'influence de la cathédrale de Laon fut considérable : les cathédrales de Reims et de Chartres, par exemple s'en inspirèrent. Si Reims est célèbre pour la statue de l'Ange au sourire, Laon est connu pour les bœufs de pierre, évoquant la légende du bœuf miraculeux qui vint porter secours à un attelage de 4 bœufs qui transportait au sommet de la colline les matériaux nécessaires à la construction de la cathédrale. L'un des bœufs était épuisé ; le chargement menaçait de se renverser et de tuer plusieurs personnes. Un magnifique bœuf remplaça l'animal sans force et redressant l'attelage, mena le chargement à destination sans aucun effort. Près de la cathédrale, nous regarderons également l'Hôtel Dieu (1170), le plus ancien hôpital conservé en France ainsi que le palais épiscopal. Direction la Cuve Saint Vincent par la rue du Cloître, puis à droite par la rue Pourrier, où se dresse la doyenne des maisons de Laon, remarquable par ses cheminées rondes (XIIè siècle), jusqu'à la Porte d'Ardon. La Porte d'Ardon surplombe un lavoir-abreuvoir, alimenté par une source, édifice usuel à chacune des portes de la ville de Laon. Après avoir marché sur les pavés disjoints de la rue des Chenizelles, nous descendrons dans la Cuve Saint-Vincent par l'escalier du panorama, puis le sentier des Chenizelles, la rue des Vendangeoirs. Les coteaux de la cuve Saint Vincent étaient jadis plantés de vignes. A la fin du XIVè siècle, la France connaissait 3 grandes régions de vignobles :
L'eau courante " étant de fort mauvaise qualité, la consommation de vin au Moyen Age est conséquente et touche toutes la couches sociales. On estime la consommation annuelle par personne entre 250 et 1000 litres. Le vin de la région de Laon est renommé et s'exporte bien en Angleterre. Comme nous ne sommes pas des pisse-froid (" homme qui ne rit jamais, ennuyeux, morose ", nous dit le Petit Larousse), nous remontons d'un pas alerte le chemin des Froids-Culs. En haut, le panorama sur la ville de Laon est superbe. Pause et dégustation du gâteau aux pommes de Florence. Nous reprenons en direction de l'ancienne Abbaye Saint Vincent, dont nous contournons les remparts jusqu'à la batterie Morlot, construite par Seré de Rivières au XIXè siècle et qui abrita un télégraphe optique. Nous poursuivons par la rue de Creuttes où nous pouvons voir les quelques habitations troglodytes qui restent encore, la fontaine des meuniers et l'ancienne caserne Thérémin-d'Hame. Nous arrivons à la tour penchée (à cause du sous sol argileux) puis la porte de Soissons. Après cette porte importante vous remarquerez, accroché sur la porte d'une petite maison un poème de Rimbaud : sa ville natale, Charlestown sera probablement le lieu de la rando patrimoine de la saison 2005-2006. Nous traverserons la place en laissant à gauche sur le mur d'une maison un magnifique cadran solaire, pour longer l'église abbatiale Saint Martin et prendre le rempart Thibezard (vue sur la cathédrale - au n° 29, vue sur la cour intérieure d'un hôtel particulier aux styles divers XVIè, XVIIè et XVIIIè siècle). En contrebas du rempart Thibezard, se situe le boulevard Michelet (la mère de l'historien Jules Michelet était laonnaise). Au n° 36 s'élève une petite maison de briques construite en 1880, où habita de 1884 à 1889, Paul Doumer, futur président de la République, et qui commença sa carrière politique comme adjoint au maire de Laon. On franchit la Porte de Chenizelles (porte médiévale du XIIème siècle), pour redescendre vers la ville basse par un escalier public.
En quittant Laon vous direz comme Victor Hugo le 1er août 1835 : |
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BONNE
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