Randonnée du dimanche 9 novembre 2008 :
Une sortie « à la folie »
Il est des jours où votre serviteur, plumitif besogneux a honte de la qualité de son écriture et préfère laisser parler les auteurs, les vrais. Pour parler de Braine, dont le patrimoine est méconnu, j’ai préféré laissé parler M. Georges CHEYSSAL, membre de l’académie des Beaux Arts recevant le 30 octobre 1985 M. Arnaud d’Hauterives, peintre illustrateur né à Braine le 26 février 1933.
« Dans un vallon verdoyant creusé dans le plateau qui domine la vallée de l'Aisne, Braine dresse son église abbatiale du XIIIe siècle au bord de la Vesle, face à la plaine. D'abord appelée Brennacum par Grégoire de Tours, ce qui lui donnait une ascendance romaine, Braine perdit cette notoriété pour en gagner une autre, plus ancienne. Brennos, nom celtique du corbeau qui devint Braine par la suite, désigna un gaulois à la chevelure particulièrement noire qui, distingué par ses compagnons, transmit son nom à la localité qu'il habitait. En hommage, un corbeau sur champ d'or figure dans les armoiries de la Ville, symbole de perspicacité dans la Genèse, ce fut lui que Noé chargea d'aller voir si les eaux avaient séchés sur la terre. Il apparaît souvent dans les légendes celtiques où il joue un rôle prophétique. Il passait pour doué du pouvoir de conjurer les mauvais sorts. Il est, plus récemment reconnu pour sa vigilance et son courage. »
Laissons également, plutôt que de vous imposer un pensum indigeste, parler le scribouilleur local qui dans le journal l’Union du 21 mai 2008 décrivait Braine de la façon suivante :
« Braine à la bonne heure !
Nichée dans la vallée de la Vesle, Braine offre au visiteur un patrimoine riche en curiosités. Depuis 1997, la commune est ainsi la « cité des cadrans solaires » : plusieurs cadrans y ont été installés, notamment au rond-point des « Trois cadrans ». Le soleil nous indique l’heure (légèrement différente de celle de votre montre) grâce à un méridional et deux verticaux, l’un déclinant du matin, l’autre de l’après-midi. Ils sont surmontés des blasons de Braine et ses deux villes jumelées.
Ici les siècles se croisent et interpellent le touriste. Ainsi faut-il remonter huit siècles en arrière pour saisir l’origine des ruines du château de la Folie. Cette forteresse du XIIe siècle avait un objectif purement défensif. Elle fut démantelée au XVe siècle mais ne fut détruite qu’au cours de la Grande Guerre. Le site ravira les romantiques…
Sur le fil de l’Histoire, découvrez encore l’église abbatiale Saint-Yved des XIIe et XIIIe siècles : classée monument historique, elle témoigne des premiers feux de l’art gothique. Plusieurs maisons sont également à admirer, comme la maison abbatiale avec son immense parc, la maison à colombages (XVe) sur l’ancienne place du Marché, ou la maison de retraite (XIIIe). Les belles écuries qui y furent construites sous Napoléon III sont encore visibles.
Le lavoir et les deux moulins de Braine (les Vantaux) réjouiront enfin les amateurs de « petit » patrimoine. »
Certes, le site du Château de la Folie « ravira les romantiques » : mais avant d’être ravis, les romantiques auront dû grimper la colline : le dénivelé, pas trop redoutable pour un marcheur expérimenté conduit quand même à classer la rando au niveau de difficultés « 2 godasses ». Mais une fois monté au sommet de la colline boisée, il n’y plus vraiment de difficultés.
Le Château « du Haut » ou Château « la Folie » est une curieuse forteresse rectangulaire située en lisière de forêt, dans une feuillée. Avec les vestiges de ses tours aux angles et le long des courtines, le château de la Folie est représentatif des châteaux royaux du début du XIIIè siècle. La vue des fossés, taillés dans le calcaire, que les plus valeureux d’entre nous visiterons (Chaussez-vous bien !) est saisissante !
Nous reviendrons par le joli village de Limé (Château, lavoir, arbre de la liberté…), avant de nous arrêter, quelques instants devant le pont de pierre sur la Vesle, le lavoir ou l’abbatiale Saint Yved qui accueillit jusqu’à leur transplantation au XIXè siècle en la cathédrale de Rouen les reliques de saint Yzed et de Saint Victrin.
